Tu as été diagnostiquée SOPK alors que tu viens d’arrêter ta pilule ? Ou tu as des doutes car tu ressens des symptômes similaires au SOPK depuis ton arrêt pilule ? Il est possible que tu sois atteinte du SOPK post-pilule, surtout si tu n’avais pas de problèmes avant la prise de ta contraception hormonale.
Mais alors qu’est-ce que c’est le SOPK post-pilule ? Comment l’identifier et surtout comment en améliorer les symptômes ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Comment l’arrêt de la pilule entraîne-t-il le SOPK ?
La pilule et les autres contraceptions hormonales (stérilet hormonal, implant) contiennent des hormones de synthèse similaires aux œstrogènes et à la progestérone. L’objectif de ces contraceptions est de bloquer l’ovulation afin d’éviter toute grossesse. Le cycle menstruel sous pilule est en quelque sorte éteint puisque l’ovulation, évènement principal du cycle est absente.
Les contraceptions hormonales sont prises sur le long terme, parfois plus de 10 ans pour certaines, il faut donc du temps à ton corps pour se remettre en marche. C’est à dire ; éliminer les hormones de synthèse, reproduire ses hormones naturelles et ovuler.
L’arrêt de ta contraception entraîne donc un léger déséquilibre hormonal, tout à fait normal puisque ton corps doit réapprendre à fonctionner sans hormones de synthèses. Pour certaines, l’ovulation et les règles vont revenir rapidement mais pour d’autres cela va prendre des mois voire des années.
Pour certaines, l’ovulation et les règles vont revenir rapidement, après 2 ou 3 cycles, mais pour d’autres cela peut prendre plus de temps ; entre 6 et 12 cycles.
Ce qui peut impliquer des cycles longs, irréguliers ainsi qu’une accumulation de follicules dans les ovaires puisque l’ovulation est absente. Ton corps peut également sécréter davantage d’hormones androgènes pendant quelques mois le temps de retrouver son équilibre.
L’accumulation de follicules dans les ovaires et le taux d’hormones androgènes élevé étant 2 symptômes spécifiques du SOPK, le SOPK post-pilule peut être confondu avec un SOPK de longue durée.
SOPK post-pilule, comment l’identifier ?
Dans un premier temps pour pouvoir identifier ton type de SOPK, il faut avoir bénéficié d’un diagnostic à l’aide d’un bilan hormonal. Pour rappel, une échographie des ovaires ne permet pas à elle seule de déterminer si tu es atteinte du syndrome des ovaires polykystiques.
En effet, c’est le bilan hormonal et l’évaluation des symptômes qui permet d’établir le diagnostic.
Concernant le SOPK post-pilule, il est possible que tu en sois atteinte si tu coches les critères suivants :
- Tu as des cycles irréguliers et un taux d’androgènes élevé (testostérone, DHEA, Delta 4 androsténedione).
- Tu n’as pas de résistance à l’insuline.
- Tu n’avais pas de problèmes avant l’arrêt de ta contraception (acné, pilosité, irrégularité des cycles)
Si tu ne te reconnais pas dans ces critères, n’hésite pas à lire notre article sur les 4 types de SOPK, tu es peut être atteinte d’une forme plus “classique” de SOPK.
Dans le cas du SOPK post-pilule, il peut aussi arriver que le seul dérèglement observé soit un taux de LH élevé. Si ce taux de LH est élevé, il empêche les follicules ovariens de se développer et stimule la production d’hormones androgènes.
Pour rappel : La LH est l’hormone sécrétée par le cerveau qui permet de déclencher l’ovulation. Elle forme un pic au moment de l’ovulation pour redescendre par la suite. Quand elle est trop élevée, et ce tout au long du cycle, l'ovulation ne se produit pas. C’est généralement le signe d’une insuffisance ovarienne. Pour faire simple, tes ovaires ne se sont pas encore remis à sécréter des hormones. À plus grande échelle, cela veut aussi dire que la communication entre tes ovaires et ton cerveau n’a pas encore été rétablie.
Pour résumer, ces symptômes indiquent un état passager lié à l’arrêt de ta contraception hormonale. De fait, si ce dérèglement est temporaire, la première chose à faire est de se laisser du temps. Ensuite, tu peux suivre les étapes ci-dessous pour aider ton corps à éliminer les hormones de synthèse, encourager l’ovulation et retrouver plus rapidement ton équilibre hormonal.
Les étapes à suivre pour améliorer les symptômes du SOPK post-pilule
Voici quelques solutions concrètes à mettre en place pour soutenir ton corps post-pilule.
Aider ton corps à éliminer les hormones de synthèse
Soutenir ton foie
L’une de ses fonctions est de traiter les déchets de l’organisme. C’est donc lui qui va gérer et éliminer les hormones de synthèse. Il participe également à la production d’hormones. C’est donc l’organe que tu vas devoir chouchouter en cette période particulière post-pilule.
Quelques habitudes à adopter
- Limiter ta consommation d’alcool.
- Limiter ta consommation de tabac.
- Limiter ta consommation de fritures, d’aliments industriels, transformés et de produits sucrés.
- Adopter une alimentation majoritairement anti-inflammatoire.
- Consommer des aliments comme le radis noir, l’ail, le citron, les choux, les légumes à feuilles vertes, la betterave, le curcuma ou encore le gingembre.
- Commencer ta journée avec une tisane de gingembre, de romarin ou de menthe poivrée.
- Faire une cure de desmodium, chardon-marie ou romarin sous forme de complément pour éliminer plus en profondeur. Éviter le radis noir et l’artichaut qui demande à ton corps trop d’énergie en post-pilule.
Stimuler tes émonctoires, portes de sortie des déchets
Les émonctoires sont tous les organes qui permettent d’éliminer les déchets de ton organisme pour pouvoir maintenir son équilibre intérieur. Ces émonctoires sont le foie, les intestins, les reins, les poumons et la peau.
Les 5 émonctoires
Quelques habitudes à adopter :
- Repérer tes sensibilités alimentaires et limiter leur consommation pendant quelques semaines.
- Boire 2L d’eau par jour.
- Pratiquer une activité physique régulière pour stimuler ta digestion, ta transpiration et ta respiration.
- Pratiquer le stomach vacuum, les torsions et la respiration ventrale pour retrouver le calme et améliorer ta digestion.
- Ajouter 1 à 2 cuillères à café de psyllium à tes yaourts ou compotes pour réguler ton transit.
- Pratiquer le brossage à sec, t’offrir un massage ou un drainage lymphatique pour stimuler ta peau et ta circulation sanguine.
Encourager l’ovulation
Apprendre à gérer ton stress et tes émotions
Le stress qu’il soit mental ou physique perturbe l’ovulation. En effet, comme on l’a vu précédemment, les ovaires et le cerveau communiquent étroitement pour créer et enclencher l’ovulation.
Quelques habitudes à adopter :
- Prendre du temps pour les choses qui te font du bien.
- Se déconnecter des réseaux sociaux.
- Être suivie par un.e professionnel.le de la santé mentale.
- Être accompagnée par un.e professionnel.le du bien-être : sophrologue, praticien.ne en hypnose.
- Privilégier les activités douces : yoga, marche, natation, pilates, etc…
- Limiter ta consommation de café et d’excitants.
- Pratiquer la cohérence cardiaque.
Améliorer la qualité de ton sommeil
Pour ovuler, ton corps à besoin d’énergie. C’est essentiellement la nuit que ton corps active ses mécanismes de récupération. Il est donc important de cultiver un sommeil de qualité ; endormissement facile, pas de réveil et se réveiller reposée.
Quelques habitudes à adopter :
- Manger 2h avant d’aller se coucher.
- Prendre un repas léger le soir (si ta digestion gêne ton sommeil).
- Éviter de pratiquer une activité physique intense après 18h.
- Éviter les écrans 1h avant le coucher.
- Consommer une tisane relaxante : verveine, camomille, valériane, lavande, mélisse.
- Pratiquer une activité relaxante avant le coucher : yoga, méditation, étirements, respiration, lecture, activités manuelles.
Adapter ton alimentation
La prise de la pilule sur le long terme entraîne des carences en vitamines et minéraux qu’il est important de combler pour retrouver ton équilibre hormonal. L’alimentation est aussi ta source d’énergie principale qui permettra à ton corps d’ovuler.
Quelques habitudes à adopter :
- Manger assez de glucides : céréales, pommes de terres, patates douces, courges. Une portion par repas.
- Manger assez de protéines : environ 1g par kilos de poids de corps d’origine animale ou végétale. Exemple : 65 kg = 65 g de protéines par jour.
- Privilégier les graisses riches en omégas 3 anti-inflammatoires : poissons gras, oeufs, noix, huiles de colza, lin, noix.
- Consulter un.e professionnel.le de la santé mentale si tu souffres de troubles du comportement alimentaire.
- Envisager une supplémentation en multivitamines, magnésium bisglycinate ou zinc picolinate.
Si tu as besoin de plus d'indication, n'hésite pas à lire notre article sur l'alimentation adaptée pour le SOPK !
Zoom sur la perte de vitamines et minéraux
La pilule doit être transformée par ton organisme afin d’être assimilée puis éliminée. Pour ce faire ton corps à besoin d’utiliser davantage de vitamines et de minéraux qui n’étaient pas prévus à cet effet. Leur utilisation va donc être détournée de leur finalité première : assurer le bon fonctionnement de ton organisme. C’est ce travail supplémentaire engendré par la prise de la pilule qui va obliger ton corps à piocher dans ses réserves de nutriments et à la longue les épuiser. La gynécologue Bérengère Arnal-Morvan estime que 80% des femmes sont carencées après 6 mois de prise de pilule (source : Pilule ou pas Pilule, Dr Arnal)
Si tu as arrêté la pilule dans l’objectif d’avoir un enfant, il faudra absolument te supplémenter en vitamine B9 car elle permet de prévenir les malformations, les fausses couches et les accouchements prématurés. Elle permet également de fabriquer de l’ADN, des globules rouges et de synthétiser certains acides aminés qui participeront à la régularisation de ton cycle.
Une carence en zinc entraîne des cycles irréguliers, un développement de la pilosité et une accentuation du syndrome prémenstruel. Des symptômes que l’on retrouve chez les femmes atteintes du SOPK. Le zinc est un oligo-élément anti-inflammatoire et anti-androgènes, ce qui en fait un allié de choix pour promouvoir l’ovulation, la production de progestérone et réguler le cycle menstruel.
Une complémentation alliant zinc et vitamine B9 suffit parfois à réguler les cycles et raccourcir la durée du SOPK post-pilule. Ce sont deux micronutriments que tu trouveras dans notre complément Ovastart.
Pour conclure, quand tu es atteinte du SOPK post-pilule, les mots d’ordre sont PATIENCE et SOUTIEN (physique et mental). Puisque dans ce cas précis le dérèglement hormonal est simplement passager.