Grossesse et SOPK : comprendre les risques pour mieux les gérer

Prévenir les risques de la grossesse avec le SOPK

Si tu projettes d’avoir un bébé mais que tu es atteinte du SOPK, tu te demandes probablement s’il y a des risques potentiels pendant la grossesse. Le Syndrome des Ovaires Polykystiques est l'une des affections hormonales les plus courantes chez les femmes en âge de procréer. Alors que le SOPK présente des symptômes variés, ses implications pendant la grossesse suscitent souvent des inquiétudes. 

Dans cet article, nous allons démystifier ces préoccupations, en soulignant les risques potentiels tout en te proposant des stratégies de gestion adaptées.

Mais ne t’en fais pas, ces risques sont largement maîtrisables ! En comprenant les enjeux spécifiques associés au SOPK pendant la grossesse, tu peux prendre des mesures préventives et adopter un mode de vie qui minimise, largement, les risques. Sur nos réseaux sociaux, on te donne plein de conseils pour t’aider et t’encourager à adopter une hygiène de vie adaptée au SOPK. Il est également conseillé de consulter un·e professionnel·le de la santé, il·elle pourra te guider à chaque étape de la conception de ton enfant.
Alors, pas de panique ! Vivre une grossesse en toute sérénité avec le SOPK, c’est possible. 😉

Principaux risques pendant la grossesse

Pour rappel, le SOPK est caractérisé entre autres par : une surproduction d'androgènes (hormones masculines), une ovulation irrégulière et des ovaires d’aspect polykystique à l’échographie. C’est également une pathologie associée à des déséquilibres métaboliques, avec en tête de liste la résistance à l'insuline (cela concerne plus de 70% des femmes SOPK) et une inflammation de bas grade. 

Les fausses couches

Lorsqu’on est atteinte de SOPK, le risque de fausses couches est multiplié par 3 (1). Ce phénomène va être augmenté notamment par l’excès d’hormones androgènes, de prolactine et de LH. Le déficit en progestérone va également jouer un rôle. Mais il existe des solutions pour prévenir ces fausses couches, pour en savoir plus n’hésitez pas à lire notre article SOPK et risques de fausses couches. 

Diabète gestationnel

Le principal risque pendant la grossesse est lié à la résistance à l’insuline : il s’agit du diabète gestationnel. 

Le diabète gestationnel se réfère à une élévation des taux de sucre dans le sang, qui est diagnostiquée pour la première fois pendant la grossesse. C'est un type de diabète transitoire, il disparaît après l’accouchement. 

Néanmoins, c’est à prendre au sérieux car les femmes atteintes de diabète gestationnel peuvent avoir une légère augmentation de la pression artérielle. Bien que cela ne soit généralement pas grave, cela peut augmenter les risques de pré-éclampsie. Le diabète gestationnel augmente également le risque pour la mère de développer un diabète de type 2, plus tard dans sa vie. (2) 

Le risque pour le bébé est une plus grosse prise de poids, ce qui peut potentiellement compliquer l’accouchement. Ces bébés peuvent également présenter un risque légèrement accru, de devenir obèses ou de développer un diabète plus tard dans leur vie.

Hypertension pendant la grossesse

L'hypertension est une pression artérielle élevée qui se développe après la 20ème semaine de grossesse. Une pression artérielle élevée peut réduire le flux sanguin vers le placenta, limitant l'apport en oxygène et en nutriment au bébé. Elle peut également augmenter le risque de complications comme la pré-éclampsie.

En raison du flux sanguin réduit, le bébé peut recevoir moins de nutriments, ce qui pourrait limiter sa croissance.

Pré-éclampsie

Les études ne s’accordent pas toutes sur le sujet, mais le SOPK pourrait aggraver le risque de pré-éclampsie. Il s'agit d'une complication de la grossesse qui entraîne une hypertension et des dommages à divers organes (reins, foie). Si elle n'est pas traitée, elle peut conduire à des complications très graves, pour la maman et le bébé. 

La pré-éclampsie est une pathologie liée à la grossesse, qui peut mettre en danger la vie de la mère et du fœtus. La pré-éclampsie tient son nom du fait qu’elle peut conduire à une crise d’éclampsie, une complication grave qui se traduit par des convulsions, un peu comme une crise d’épilepsie.

Elle est caractérisée par une hypertension artérielle, des œdèmes importants et une perte de protéines dans les urines. La pré-éclampsie survient pendant la seconde moitié de la grossesse, à partir de 20 semaines d’aménorrhée. Et elle disparaît lors de la naissance de l’enfant et de l’expulsion du placenta. (Source

Cette condition peut affecter le placenta, et donc réduire la quantité de nourriture et d'oxygène que le bébé reçoit, ce qui pourrait limiter sa croissance. En fonction des cas, les médecins peuvent décider de faire naître prématurément le bébé s’ils estiment que celui-ci serait mieux à l’extérieur.

En France, les grossesses concernées par des cas de pré-éclampsie s’élèvent à 5, dont 75% qui ont lieu au cours de la première grossesse. (3)

Accouchement prématuré

Il a également été démontré que les femmes touchées par le SOPK ont plus de risques d’accoucher prématurément. L'accouchement prématuré est un accouchement qui se produit avant la 37ème semaine de grossesse. (4) 

Les bébés nés prématurément peuvent présenter des problèmes de santé immédiats comme des problèmes respiratoires, et des problèmes à long terme tels que des retards dans le développement ou des troubles d'apprentissage. (5)

Mais pas de panique ! Aujourd’hui en France, la prématurité est très bien prise en charge et une grande partie des bébés s’en tirent, heureusement, sans séquelles (cela dépend beaucoup de leur degré de prématurité). 

Dépression post-partum

La dépression post-partum est une dépression qui se développe après l'accouchement.

Les mères qui en souffrent peuvent éprouver des sentiments de tristesse intense, d'anxiété ou de désespoir, ce qui peut compliquer les soins apportés à elles-mêmes ou à leur bébé.

Une prise en charge rapide est essentielle pour le bien-être de la mère et de l'enfant.

Mais pourquoi ces risques sont-ils associés au SOPK ?

Les déséquilibres hormonaux et métaboliques liés au SOPK peuvent interférer avec la manière dont le corps gère la grossesse. Par exemple, la résistance à l'insuline (courante chez les femmes atteintes de SOPK), joue un rôle essentiel dans le développement du diabète gestationnel. Pour en savoir plus sur le sujet, tu peux lire notre article SOPK et résistance à l’insuline.  

Le lien entre le syndrome des ovaires polykystiques et la dépression post-partum est un sujet de recherche actif, et plusieurs mécanismes ont été suggérés pour expliquer la relation entre ces deux conditions :

  • Les déséquilibres hormonaux liés au SOPK peuvent affecter l'humeur et le bien-être émotionnel, ce qui pourrait augmenter le risque de troubles de l'humeur comme la dépression post-partum.

  • Les femmes atteintes du SOPK sont également plus exposées au stress psychologique. En effet, plusieurs sources de stress se cumulent : 
      • stress lié aux symptômes du SOPK (acné, prise de poids..)
      • stress liés aux difficultés à tomber enceinte (certaines doivent passer par des parcours PMA éprouvants)
      • et le stress lié au défi émotionnel que toutes les nouvelles mères rencontrent.
        Chez Sova, tu peux retrouver notre produit : Booster de Sérénité, il aide à maintenir un état de bien-être mental et physique tout en soutenant la bonne humeur. (La prise de ce complément est déconseillée en cas d'allaitement).
    • Des études récentes suggèrent également que l'inflammation de bas grade et la résistance à l’insuline pourraient jouer un rôle dans le développement de la dépression post-partum.


    Stratégies de prévention

    Heureusement, la plupart des femmes atteintes du SOPK réussissent à tomber enceinte et à donner naissance à un bébé en bonne santé ! 

    Voici néanmoins quelques stratégies clés pour passer une grossesse sereine : 

    • En priorité bien sûr, avoir un mode de vie sain. Une alimentation équilibrée et une activité physique adaptée sont fondamentales, aussi bien avant que pendant la grossesse. L’alimentation peut en effet aider à gérer les symptômes du SOPK et à minimiser les risques pendant la grossesse. Les recommandations sont globalement les mêmes qu’en dehors de la grossesse, à savoir favoriser les aliments à faible indice glycémique, éviter les sucres raffinés, manger suffisamment de protéines de qualité… N’hésite pas à consulter nos différents articles sur le sujet : Les grands principes d’une alimentation adaptée à ton SOPK ; SOPK & Alimentation ou encore, SOPK et arrêt de sucre.

    • Prendre les bons compléments alimentaires : la grossesse est très consommatrice de vitamines et minéraux ! Choisis avec soin le multivitamines qui t’accompagnera tout au long de la grossesse, et n’hésite pas à te supplémenter en oméga 3 qui participent à la construction du cerveau de ton bébé, et limitent les risques de dépression post-partum. (6) 
      Il semblerait également que le myo-inositol ait un effet bénéfique sur la gestion du diabète gestationnel (demande conseil impérativement à ton médecin). (7)
    • Faire une consultation préconceptionnelle avec un professionnel compétent. Cela permet d’évaluer les facteurs de risques, pour mieux les gérer par la suite. Par exemple, si une résistance à l’insuline est détectée avant que tu ne tombes enceinte, tu pourras bénéficier de recommandations adaptées qui limiteront le risque que tu développes un diabète gestationnel. 
    • Bénéficier d’une surveillance régulière : trouve un·e gynécologue en qui tu as confiance pour suivre ta grossesse, et sois assidue aux examens médicaux. Une surveillance rapprochée permettra, par exemple, de suivre ta glycémie et ta pression artérielle. Dans certains cas, des interventions médicales peuvent être nécessaires pour soutenir ta grossesse. Cela peut inclure des médicaments pour gérer la résistance à l'insuline ou des thérapies pour réguler les hormones.
    • Avoir un soutien émotionnel : la gestion du SOPK peut être émotionnellement éprouvante. Il est donc essentiel d'avoir un réseau solide, qui peut t’apporter un véritable soutien émotionnel. Que ce soit ton entourage proche, un groupe de soutien, ton médecin ou un·e thérapeute spécialisé·e, il est crucial de s'entourer positivement.

    Conclusion

    Être enceinte avec le SOPK présente des défis. Mais rassure toi, avec l'information et le soutien appropriés, il est tout à fait possible d'avoir une grossesse sereine et épanouissante ! 

    Une prise en charge proactive, une surveillance régulière, et une communication ouverte avec les professionnels de santé sont autant de stratégies qui te permettront de mener à bien ta grossesse. 

    Et rappelle-toi que dans la grande majorité des cas, tout se passe bien !

    Si tu veux en savoir davantage sur la grossesse et le SOPK, tu peux également consulter notre article : Comment tomber enceinte quand on a le SOPK ?

    Références scientifiques :

    (1) Al-Biate MA. Effect of metformin on early pregnancy loss in women with polycystic ovary syndrome. Taiwan J Obstet Gynecol. 2015 Jun;54(3):266-9. doi: 10.1016/j.tjog.2013.06.020. PMID: 26166338.

    (2) Boomsma, C. M., Eijkemans, M. J., Hughes, E. G., Visser, G. H., Fauser, B. C., & Macklon, N. S. (2006). Human Reproduction Update.

    (3) Vanky, E., Stridsklev, S., Heimstad, R., et al. (2010). The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism.

    (4) Heiddis Valgeirsdottir, Inger Sundström Poromaa, Theodora Kunovac Kallak, Eszter Vanky, Tansim Akhter, Nathalie Roos, Olof Stephansson, Anna-Karin Wikström (2021). Polycystic ovary syndrome and extremely preterm birth: A nationwide register-based study

    (5) Palomba, S., Falbo, A., Russo, T., et al. (2010). Fertility and sterility. Pregnancy in women with polycystic ovary syndrome : the effect of different phenotypes and features on obstetric and neonatal outcomes

    (6) Price Judge, Michelle, Ana Francisca Diallo, et Cheryl Tatano Beck. 2014. « Chapter 11 - The Effects of Omega-3 Polyunsaturated Fatty Acids on Maternal and Child Mental Health ». In Omega-3 Fatty Acids in Brain and Neurological Health, édité par Ronald Ross Watson et Fabien De Meester, 121‑29. Boston: Academic Press. 

    (7) CA-100: Le traitement du diabète gestationnel par myo-inositol permet d'éviter l'insulinothérapie dans ¾ des cas. Résultats d'une étude pilote Author links open overlay panelV. Lubin, E. Cosson, B. Eyguesier-Pfister, J. Chalabreysse, R. Shojai 1, P. Darmon

      Références scientifiques

      (1) Al-Biate MA. Effect of metformin on early pregnancy loss in women with polycystic ovary syndrome. Taiwan J Obstet Gynecol. 2015 Jun;54(3):266-9. doi: 10.1016/j.tjog.2013.06.020. PMID: 26166338.

      (2) Boomsma, C. M., Eijkemans, M. J., Hughes, E. G., Visser, G. H., Fauser, B. C., & Macklon, N. S. (2006). Human Reproduction Update.

      (3) Vanky, E., Stridsklev, S., Heimstad, R., et al. (2010). The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism.

      (4) Heiddis Valgeirsdottir, Inger Sundström Poromaa, Theodora Kunovac Kallak, Eszter Vanky, Tansim Akhter, Nathalie Roos, Olof Stephansson, Anna-Karin Wikström (2021). Polycystic ovary syndrome and extremely preterm birth: A nationwide register-based study

      (5) Palomba, S., Falbo, A., Russo, T., et al. (2010). Fertility and sterility. Pregnancy in women with polycystic ovary syndrome : the effect of different phenotypes and features on obstetric and neonatal outcomes

      (6) Price Judge, Michelle, Ana Francisca Diallo, et Cheryl Tatano Beck. 2014. « Chapter 11 - The Effects of Omega-3 Polyunsaturated Fatty Acids on Maternal and Child Mental Health ». In Omega-3 Fatty Acids in Brain and Neurological Health, édité par Ronald Ross Watson et Fabien De Meester, 121‑29. Boston: Academic Press.

      (7) CA-100: Le traitement du diabète gestationnel par myo-inositol permet d'éviter l'insulinothérapie dans ¾ des cas. Résultats d'une étude pilote Author links open overlay panelV. Lubin, E. Cosson, B. Eyguesier-Pfister, J. Chalabreysse, R. Shojai 1, P. Darmon

      Partager :